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Lâcheté au sommet : Quand les dirigeants haïtiens fuient au lieu d’assumer

Lâcheté au sommet : Quand les dirigeants haïtiens fuient au lieu d’assumer

Il existe des silences qui crient plus fort que les discours. Il existe des absences qui condamnent plus sûrement que la plus sévère des sentences. Aujourd’hui, le vide laissé par les dirigeants haïtiens n’est pas seulement une honte : c’est une trahison nationale.

Le sens profond de la responsabilité : une leçon que les dirigeants refusent d’apprendre

Un dirigeant digne de ce nom incarne la force face à l’adversité, la sagesse face aux dilemmes, et le courage face au danger. Mais en Haïti, que voient les jeunes, les travailleurs, les pères et mères de famille, les étudiants, les agriculteurs et les fonctionnaires publics ? Un spectacle indigne d’une nation qui s’est libérée dans le sang et le feu : des hommes et des femmes qui fuient leurs responsabilités, qui abandonnent le peuple aux mains des criminels, qui désertent quand l’heure de vérité sonne.

Que peuvent-ils enseigner à la jeunesse quand ils n’ont eux-mêmes jamais fait face à leurs responsabilités ? Quelles leçons peuvent-ils donner sur le leadership quand ils prennent la fuite dès que la situation devient critique ? Quelle inspiration peuvent-ils offrir à un peuple qui lutte chaque jour pour sa survie, alors qu’eux-mêmes ne sont que des figurants, des spectateurs indifférents du chaos qu’ils ont contribué à installer ?

Quand un pays est en crise, ses dirigeants doivent être les premiers au front, les premiers à chercher des solutions, les derniers à baisser les bras. Mais en Haïti, l’inverse est devenu la norme : les dirigeants s’évaporent au premier signe de tempête, laissant le navire à la dérive.

Une jeunesse trahie par ceux qui devraient lui montrer le chemin

Que peuvent-ils dire aux jeunes qui cherchent des modèles ? Aux étudiants qui rêvent de construire un avenir meilleur ? Comment osent-ils leur parler de responsabilité, de résilience et de développement personnel, alors qu’ils incarnent eux-mêmes la démission et la fuite ?

Un chef d’État, un ministre, un parlementaire, un maire, un fonctionnaire doivent être des exemples de responsabilité. Mais en Haïti, ils ne sont que des modèles de compromission, d’échec et de lâcheté.

Pendant que les gangs sèment la terreur, ces “dirigeants” se cachent derrière des murs sécurisés, quand ils ne prennent pas carrément l’avion pour des terres plus sûres. Pendant que les enseignants peinent à transmettre le savoir dans des écoles menacées, ils font venir leurs propres enfants dans des établissements privés à l’étranger. Pendant que les travailleurs sociaux, les agriculteurs, les médecins et les policiers tentent de tenir bon malgré l’insécurité et le désespoir, ils accumulent leurs salaires et privilèges sans jamais rendre le moindre service à la nation.

Les dirigeants haïtiens : des fossoyeurs de la nation

Le pire n’est pas seulement qu’ils fuient. Le pire, c’est qu’ils touchent un salaire pour fuir.Ils sont payés pour diriger, mais ils abandonnent le pays.Ils sont élus pour servir, mais ils ne servent qu’eux-mêmes.Ils sont nommés pour protéger, mais ils livrent le peuple aux prédateurs.

Comment qualifier cette attitude ? Lâcheté ? Haute trahison ? Crime contre la nation ? Les mots manquent pour décrire une telle déchéance morale.

Un dirigeant qui abandonne son peuple ne mérite ni respect, ni reconnaissance, ni considération. Un dirigeant qui tourne le dos aux défis ne mérite pas le titre qu’il porte. Un dirigeant qui refuse d’agir face à l’insécurité n’est rien d’autre qu’un complice du chaos.

Le peuple doit prendre note et agir

L’Institut Dessalinien appelle le peuple à ouvrir les yeux. Nous devons cesser de tolérer l’intolérable. Nous devons exiger des comptes. Nous devons refuser que la lâcheté soit la norme et que l’irresponsabilité soit acceptée comme une fatalité.

Un dirigeant qui fuit est un dirigeant de trop.Un dirigeant qui abandonne son peuple est un ennemi du peuple.Un dirigeant qui refuse de faire face à ses responsabilités doit être jugé par l’histoire et par la nation.

Le pays a besoin d’hommes et de femmes de courage.Le pays a besoin de véritables leaders.Le pays a besoin d’un réveil collectif.

Que chaque Haïtien prenne conscience que personne ne viendra sauver Haïti à notre place.Il est temps que la jeunesse cesse de voir dans ces faux dirigeants des références.Il est temps que nous cessions d’espérer d’eux ce qu’ils ne donneront jamais.

Le peuple doit prendre note et agir.Parce que trop de silences ont déjà été complices.Parce qu’il est temps que l’héritage de Dessalines reprenne sa place dans chaque cœur, dans chaque esprit, et dans chaque action.

Théodule Paul

Président de l’Institut Dessalinien